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Photo du rédacteurCaroline BOUZIANE

L'histoire de l'HYPNOSE

Dernière mise à jour : 2 nov. 2023

Même si l' hypnothérapie commence juste à se développer de nos jours, les pratiques hypnotiques remontent à la nuit des temps ...


Le mot "hypnose" vient du grec "hypnos" qui est le DIEU du sommeil et le frère jumeau de Thanatos (la mort), connu chez les Romains sous le nom de Somnus. Il est aussi le père de Morphée, Dieu des rêves. Hypnos est également considéré comme le gardien de la nuit, qui reste éveillé quand le monde est endormi. Il peut endormir aussi bien les hommes que les DIEUX, ainsi que Zeus.


Les Indiens, les Chinois, les Perses connaissaient également cet état de conscience modifié et possédaient des temples où les malades se rendaient la nuit afin de méditer, communiquer avec les Dieux et finalement guérir.


En 6000 avant JC, en Mésopotamie, des manuscrits révèlent les premières traces de "conscience modifiée".


Puis en Egypte, une séance d'hypnose est découverte sur une stèle par Musès en 1972 datant de 3000 avant JC. Cette stèle datant de l'époque de Ramsès II, nous raconte que le pharaon se servait de l'hypnose pour motiver ses soldats avant d'aller au combat.


En Grèce, en 350 avant JC, Socrate élabore le terpnos logos : "la parole qui soigne" qui sera avec la rhétorique, plus tard, repris par Démosthène et Cicéron, et qui deviendront les bases de l'hypnose conversationnelle.


Au VI siècle après JC, en Europe, les pratiques religieuses (rites, prières, eau bénite ...) remplacent peu à peu l'hypnose. Petit rappel : "bénédiction" est traduit par "bonne diction".


Ce n'est qu' au XI siècle après JC, en Grèce, que des moines s'initient à la pratique de l'auto-hypnose sur le Mont Athos.


C'est au XV siècle que Paracelse ou plutôt Théophraste Bombast VON HOHENHEIM, un enseignant à l' université de Bale prône que : "le facteur qui décide d'une guérison est le médecin intérieur".



C 'est Franz Anton MESMER, médecin allemand, au XVIII siècle, défend l'idée que le corps dégage un fluide et parle de "magnétisme animal" (concept déjà abordé par Paracelse). Il organise alors des séances de thérapie "spectacle". Aujourd'hui, il est considéré comme le père fondateur de l'hypnose moderne.



Arnaud Marie Jacques DE CHASTENET, plus connu sous le nom du marquis de PUYSEGUR, qui a été l'élève de MESMER dans le cadre de la Société de l'Harmonie à partir de 1782, pratique la "mesmérisation" et le magnétisme. Il met en évidence l'importance du contact verbal entre le magnétiseur et le magnétisé, et surtout de l'effet psychologique de la suggestion dans le sommeil somnambulique. A la grande différence de MESMER, il est persuadé que le thérapeute n 'est qu'un intermédiaire et que seul le malade parvient à se soigner soi-même.


Disciple du marquis de PUYSEGUR, l'abbé FARIA met en évidence le caractère naturel de l'hypnose et met l'accent sur l 'importance des suggestions, de l' auto-suggestion et de l 'imagination.



Au XIX siècle, le chirurgien James BRAID utilise l' induction hypnotique par la parole et la fixation d'un objet brillant. Par cette focalisation, il réduit le réseau cognitif sensoriel et obtient en 1841 un effet anesthésiant de certains patients lors d' interventions chirurgicales. Il est considéré comme le premier vrai hypnothérapeute des temps modernes.



Le médecin écossais James ESDAILLE, praticien de magnétisme animal, utilise ces mêmes techniques en Inde pour gérer la douleur lors de chirurgies.


Le chirurgien John ELLIOTSON, inventeur du stéthoscope et aussi connu pour avoir utilisé l' hypnose pour anesthésier des patients.


En 1829, une chirurgien français Jules CLOQUET pratique un ablation du sein atteint d'une tumeur sous sommeil "magnétique". La malade s'entretient avec lui pendant les dix minutes d'intervention et ne ressent aucun douleur.


En 1845, LOVSEL effectue la première amputation de la jambe sous hypnose.




L' un des plus grands moments de l'histoire de l'hypnose se situe en 1882, quand le professeur Jean Martin CHARCOT, professeur et neurologue à la Salpêtrière de Paris, travaille sur le système nerveux et l'hystérie, et ne voit pas d'intérêt dans les troubles du comportement tels que l'anxiété, le stress et la dépression. Il présente des études sur la Sclérose latérale amyotrophique (SLA). Selon lui, les meilleurs sujets pour l' hypnose sont les hystériques, l' hypnose n'étant rien d'autre qu'une manifestation pour le moins surprenante de l'état mental des hystériques.





A Nancy, le docteur Ambroise Auguste LIEBAULT, pratique en 1866, des accouchements sous hypnose et défend la théorie que l' hypnose est un état naturel induit par une suggestion et non pas par un magnétisme.




Très rapidement, il est rejoint par Hyppolite BERNHEIM, fondateur de l' Ecole de Nancy, qui pense le contraire de CHARCOT. Il affirme que l' hypnose est dangereuse pour les psychotiques mais corrobore les idées de LIEBAULT en affirmant qu' il s'agit uniquement de suggestions hypnotiques qu'il appellera "psychothérapie".




C 'est à la fin du XIX siècle et avec Sigmund FREUD, neurologue et psychiatre autrichien, exerçant à la Salpêtrière, s' intéresse à l' hypnose dans le service du professeur CHARCOT et également aux résultats de l' Ecole de Nancy. Pour lui, l'hypnose doit permettre aux patients de faire remonter à la surface des souvenirs enfouis dans leur inconscient. Il publie ses études sur l'hystérie en 1895. Comme il maîtrise mal l' hypnose, FREUD rejette l' induction hypnotique et le principe de la suggestion pour développer la théorie du transfert et fonder la psychanalyse.


A partir de FREUD, le développement de la psychanalyse éclipse momentanément la thérapie par l' hypnose.



A cette même époque, les découvertes d' Emile COUE, pharmacien, sont essentielles pour le développement de l'hypnose : la méthode COUE est basée sur le principe d' auto-suggestion que l'on doit se répéter pour se convaincre : "Tous les jours, à tous les points de vue, je vais de mieux en mieux".

Il est l'un des pionniers de l'utilisation de l'auto-suggestion.

Selon lui, l'imagination est toujours plus puissante que la volonté.

Il a également anticipé la notion de placebo : "vous allez voir, ceci vous fera beaucoup de bien .. ", pour résumer que la croyance en la guérison est indispensable.




C' est en Russie qu' Ivan PAVLOV étudie le phénomène de réflexe (ancrage) et développe la théorie neurophysiologique de l'hypnose. Vous connaissez peut être l'expérience du chien de PAVLOV et son conditionnement.


Pierre JANET, philosophe, psychologue puis médecin, s'oppose aux théories de FREUD (origine sexuelle des névroses) et reconnaît l'hypnose comme outil thérapeutique puissant, provocant une abolition de la volonté par sa capacité de dissociation, et permettant ainsi aux suggestions de se transformer un action. Il créé le terme de "subconscient".


L'hypnose se redynamise pendant la première guerre mondiale : William MAC DOUGLAS se servait de l'hypnose pour soigner des soldats (traumatisme, paralysie, amnésie).


Dans les années 1930, Milton ERICKSON, psychiatre relance l'hypnose médicale aux Etats-Unis. Condamné par une grave maladie dès l'âge de 17 ans, il découvre malgré lui et par sa propre expérience ce qu'on appelle aujourd'hui l'auto hypnose.

Pour lui, le patient possède en lui même toutes les ressources pour vaincre les situations difficiles qu'il traverse. Il considère l'inconscient comme partie intégrante de l' esprit et qu'il est un réservoir de ressources utiles au mieux être. Il comprendra l'importance du langage non verbal et para verbal.

Il deviendra un hypnothérapeute de renom mondiale.


L'hypnose dite "Ericksonnienne" va ensuite se développer grâce à Ernest L. ROSSI et Jay HALEY, ainsi que l' école de PALO ALTO dans les années 1950, fondée par Grégory BATESON qui rassemblait un groupe de chercheurs et de psychothérapeutes en Californie, qui ont travaillé ensemble autour de théorie de la communication et de la relation entre les individus. De ces travaux naîtront un grand nombre de méthodes thérapeutiques de référence telles que : la thérapie familiale, la thérapie systémique, l' analyse transactionnelle...


ET AUJOURD'HUI ?


En Europe, plusieurs courants voient le jour :


Alphonse CAYCEIDO, médecin et neuropsychiatre, est le fondateur de la sophrologie, s'intéresse à l' approche des recherches en Extrême Orient (yoga, tummo, zazen).



Au début des années 1970, deux psychologues Richard BANDLER et John GRINDER s'inspirent de Milton ERICKSON pour créer la Programmation Neuro Linguistique (PNL), qui vise à améliorer les performances de l' individu dans le domaine des affaires, de la communication et de la santé.






En 1980, le sexologue américain Daniel ARAOZ qui pratique l' hypnose Ericksonienne lui donne le nom de "Nouvelle hypnose".


En 1992, Marie Elisabeth FAYMONVILLE, anesthésiste réanimateur, de formation Ericksonienne, développe la méthode de l' hypno-sédation, ce qui permet de baisser les doses d'anesthésiant et d' éviter les effets secondaires.


A la fin des années 1990, Pierre RAINVILLE, spécialiste en neuropsychologie de la douleur, montre grâce au Pet Scan que le processus hypnotique active des zones cérébrales spécifiques, différentes de celles du sommeil ou de l'éveil.


Dany Dan DEBEIX, docteur en psychologie clinique, paralysé à l'âge de 20 ans suite à un accident de voiture, il parvient en quelques années à retrouver l'usage de ses jambes grâce à l'auto-hypnose. Il développe la technique d'hypno-anesthésie instantanée. Il affine sa méthode en utilisant divers techniques d'hypnose en synergie avec la PNL "programmation neuro linguistique" et l'EMDR " Eye movement desentization and reprocessing ". L'essentiel de ses techniques repose sur la dissociation conscient/inconscient par saturation sensorielle et des symboles, pour une meilleure ré-association des deux hémisphères cérébraux sur un nouveau comportement revalorisant. Il décide alors de consacrer sa vie à l' hypnose et de l' enseigner dès 1971. Il fonde l ' Ecole Centrale d'Hypnose en proposant une hypnose pluridisciplinaire.




Le changement qui s'est effectué ces dernières années est d'abord venu d'une demande de la part des patients plus que d'une acceptation spontanée du monde médical.


L'hypnose a acquis de plus en plus de respectabilité et voit s'ouvrir à elle les portes des Hôpitaux en particuliers dans le domaine de la douleur, des Universités, des écoles de médecine, des spécialisations aux personnels paramédicaux, de la recherche des neurosciences ....


Cette ouverture de la médecine moderne à ces nouveaux types de thérapies est probablement lié aux faits que nous sommes arrivés à un stade où la médecine classique rencontre ses limites !


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